Vibrations,c’est ma façon de donner à voir, de peindre en couches transparentes successives avec lignes horizontales où chaque couleur donne son avis. Vibrations entre masses qui se répondent. Vibrations entre terre et ciel, matière et énergie. Vibrations avec mesure, surprise et silence contemplatif. Entre portraits et paysages, souvenirs et visions, j’aime quand la simplicité apporte paix et vérité...
10 VIDEOS de 2 minutes sur YouTube montrent mon Atelier où je me confesse. En pied de page ici en bas, tapez sur l'icone carrée ROUGE
FLASH BIOGRAPHIE:
Formation de Graphiste-concepteur PENNINGHEN (Bac+5) puis 9 métiers exercés: Agriculteur-Eleveur / Créateur-Fabricant d'objets de décoration / Galeriste d'artisanat d'art / Commerçant-Décorateur / Hébergeur-Spa-manager et Masseur certifié / Constructeur de Tiny houses. Hiver 2020: PREMIER CHOC: suite à 30 ans de démarches thérapeutiques, je découvre être un JUMEAU NE SEUL et que cette blessure a déterminée tous mes choix. Noel 20222: SECOND CHOC: le contexte covid ne me permet plus de comprendre le monde dans lequel j'habite et me conduit à examens psychiatriques; le diagnostic officiel tombe bientôt à 55 ans: je suis AUTISTE sans déficience intellectuelle; autrement dit avec syndrôme d'Asperger. Deuil et réapprentissage progressif de moi-même. Comme un ami secourable, l'art RE vient à moi.
PEINDRE CÖTE COULISSES ; TEXTE DES 10 VIDEOS AVEC EXPLICATIONS EXHAUSTIVES :
1) Vibrations & Atelier:
« Vibrations : C’est ma façon de donner à voir, de peindre en couches transparentes successives avec lignes horizontales où chaque couleur donne son avis. Vibrations entre masses qui se répondent. Vibrations entre terre et ciel, matière et énergie. Vibrations avec mesure, surprise et silence contemplatif. Entre portraits et paysages, souvenirs et visions, j’aime quand la simplicité -prouve- la justesse. Voici une série de 10 vidéos de 2 minutes chacune pour expliquer ma façon de voir. Pour vous, pour ma femme et mes trois enfants, puis-je ici faire preuve d’un ego sain, entre transparence et jardin secret… »
« Mon atelier : Il a pris place sur 25 m2, dans l’ancienne chambre de mon fils ainé. C’est un peu juste pour les grands formats qui m’attirent tant ils favorisent le face à face corporel avec l’être-tableau. Une lumière naturelle du nord et un éclairage artificiel blanc neutre permettent de juger les couleurs correctement. Ainsi donc, me voilà qui peint de la toile en rouleau de 2.10m fois 10 m. J’en découpe des laizes correspondant aux tailles de mes châssis. Des laizes tendues-agrafées sur panneaux de bois afin de pouvoir travailler tantôt au sol tantôt au mur, à l'endroit comme à l'envers, le haut en bas ou le contraire. Quelque soit le sens de l’image à produire, mon regard est d’abord abstrait et énergétique. J’aime vivre avec la toile en cours. Je la surveille de loin en passant dans le couloir, de près en la touchant ou de nuit, à l’occasion d’un réveil. A force de la ressentir incomplète et d’imaginer ce qui pourrait être fait, la mise au point se réalise lentement mais sûrement, presque à mon insu ».
2) Pression & Abandon:
« Mes tableaux se produisent à la fois -sous pression- d’une attente de résultats, pour satisfaire une date d’exposition par exemple mais aussi -dans l’abandon- des impasses ou des pertes de temps à rebondissements. J’aime peindre plusieurs toiles en même temps. Alterner l'une et l'autre me permet d'optimiser les temps de séchage et de relativiser les avancées. Si la réalisation d'une ou deux esquisses préalables sur papier est nécessaire, le résultat final du tableau ressemble moyennement à l'esquisse initiale. Disons que l'esquisse est une intention nécessaire. (Dans le cas d’une commande, c’est différent évidemment) ».
« Les toiles non abouties, c'est-à-dire 1 sur 3 ou 4, sont enroulées dans un coin comme une énigme ayant probablement une solution mais que je suis bien incapable de résoudre pour l'heure. Je les garde alors avec l'idée de les reprendre un jour ou je les recycle en peignant directement au verso par simple mesure d’économie. J'évite de peindre plus de 90 minutes d’affilé car finis par ne plus sentir ce qui se passe. J'en profite, alors, pour m'occuper du linge, de la vaisselle ou de mes poules : 2 œufs aujourd’hui ; beau travail les cocottes ; merci ! Vous me nourrissez comme je vous nourris ; ni mensonge ni pathos ! »
Enfin, c’est un atelier en désordre souvent. Un désordre favorable à l’apparition d’« Ukiyo-E », plus couramment appelée Estampes japonaises. Partageant cette perception, j’aime l’idée que mes toiles soient aussi des Ukiyo-E, c’est à dire des images du monde flottant comme des échantillonnages de réalité, dépourvus de centre et de symétrie, sans commencement ni fin.
Ou encore, des espaces-temps ambiguës, des vibrations ».
3) Outils & Rituels:
« J’aime modifier les pinceaux du commerce, les agrandir par des manches à balais par exemple pour un effet « bras de levier » qui permet de se tenir à distance du tableau ; de prendre du recul dans tous les sens du terme. J'aime surtout l’inertie des gros pinceaux surdimensionnés. J’en ai même lesté un avec un disque en fonte. Ainsi, alourdi et déséquilibré, c’est un pinceau nerveux et imprévisible comme un ballon de rugby. L’outil parfait pour produire des accidents qui m’obligeront à lâcher prise. Car en peinture, accueillir l’accident c’est accueillir le vivant. Ma palette ensuite consiste en une pile d'assiettes en verre opaque blanc-éclatant. Il m’arrive aussi de peindre avec un sèche-cheveux pour tester les mélanges une fois séchés. Parfois même avec un large ventilateur-brasseur d’air lorsqu’il y a lavis au sol. Car au démarrage, mes tableaux sont souvent des aquarelles géantes ».
« Mes rituels maintenant: Même si la toile achetée est prête à peindre, j’aime lui apporter un primaire d’impression, c'est-à-dire une couche de gesso, -blanc le plus souvent- pour rendre le support plus absorbant mais surtout pour en prendre possession, lui retirer sa virginité. Ce primaire me rappelle le rituel du bain de pied lorsque j’étais masseur. Une sorte de premier contact pour faire connaissance avec l’autre, ici le -nouveau- tableau. Un second rituel est de m’asperger d’eau de toilette. Stimuler mon sens olfactif stimule tous mes autres sens tout simplement. Un troisième rituel est de me mettre -pieds nus- pour mieux sentir le sol et mon corps en présence dans la pièce. Il y a une part de routine autistique ici. Ce mot -péjoratif à tort- mérite explication : une routine est un repère physique comme le lever ou le coucher du soleil qui légitime le réveil ou le sommeil. Etrange pour vous ? Essentiel pour moi, un peu comme -l’église- au milieu du village. Point ».
4) Musique & Action:
« La musique aide ma peinture. Suivant l’humeur du jour, j’écoute le chant des Baleines pour descendre en profondeur, la cornemuse envahissante pour entrer dans ma folie douce ou le Handpan méditatif de Malte Marten pour me recentrer.
Dans le feu de l’action, j’agrandis mon champ de vision : là où le pinceau passe, puis la toile toute entière et enfin la toile dans la pièce avec mon corps à l’intérieur. Rapidement, l’espace-temps se dissout. J’entre alors en excitation presque en état de conscience modifiée, entre concentration et expansion. Ce n’est pas le moment de penser mais d’être. Et de citer un vieil adage asiatique : « je pense donc je ne suis plus ! » La toile tendue sur panneaux pleins et non sur châssis creux va recevoir mes coups. Des coups de pinceaux. Me voilà qui devient boxeur: « Tiens, prends çà dans ta gueule ! »
« J’ai un crédo : la simplicité prouve la justesse ! En d’autres termes, si ça se complique c’est que je fais fausse route !
Mes tableaux préférés sont souvent ceux qui se peignent avec une certaine évidence. Cette observation me rappelle un redoutable exercice d’étudiant en Art à Penninghen : le croquis de 3 minutes. A la main gauche pour les droitiers et au Bic pour ne rien pouvoir gommer. Marche ou crève ! Croyez-moi, c’est dans ces pires conditions de création que sont sortis mes plus beaux croquis ! Je pense que l’art est un jet de l’esprit en éveil, qu’il y a ici quelque chose de sexuel et qu’il est bon de -jaillir- dans les temps (…) Et de rappeller l’ultime adage … less is more ». Mauvaise humeur, mauvais vents ou astres contraires ; quand je ne suis pas bien éveillé-centré, je le sens : arrête ton char, Luc, va faire ta paperasse au moins t’arrêteras de gaspiller la marchandise !
5) Le Bleu divin:
« Pour commencer un tableau c’est le bleu chez moi qui donne le LA. Pour me sortir d’une composition douteuse: c’est encore le bleu le plus efficace. Et pour animer ou clore un parcours visuel: encore et toujours le bleu. Réussir un seul accord de couleurs m’apporte joie, une joie profonde. C’est à la fois individualiste et altruiste, solitaire et solidaire car un objet profondément intentionné prend vie. Et toute l’énergie donnée sera restituée. En contrepoint du bleu qui sauve, il y a la terre d’ombre naturelle pour assagir mes couleurs et me permettre de retomber sur mes pieds.
Un tableau réussi est aussi le fruit d’un -état de grâce-. Une forme de méditation qui me rappelle des expériences de massage où ce n’était plus moi qui travaillait en rythme sur la musique mais la playlist qui se synchronisait à mes gestes de masseur. Comme la bande originale d’un film composée spécialement pour l’image. Divine inversion des rôles, divine dissolution du réel.
Une véritable petite mort. Silence, mystère, un ange passe… »
« Ce mystère de l’art, je le désire, le demande et l'attends. Un bon artiste-peintre est probablement quelqu'un qui obtient cette connexion à volonté. Parfois, je demande carrément au bon Dieu de prendre la main : vas-y, là c’est à toi de jouer ! Et il arrive qu'il intervienne effectivement; qu'on bosse ensemble. Cool ! On m’a souvent dit : T’en n’as pas marre d’être seul à longueur de journée dans ton atelier ? Mais non, mon apparente solitude est parfaitement peuplée : je ne suis pas seul, je suis en compagnie de mes pinceaux ! De plus, je peins également avec des personnes bien réelles -proches ou célèbres-
que j’aime et qui m’habitent avec bonheur. Appelons les des âmes sœurs ou des frères jumeaux perdus, retrouvés, idéalisés.
Ainsi, je peins avec Pierre-Jean, avec David, avec Lorrain, avec Guillaume et Birdy.»
6) Le Temps dilaté:
« Un vieux Maître de Calligraphie japonaise mit en vente une œuvre exécutée en deux minutes. Le client s’écria : Ca fait cher la minute ! Mais le Maître répondit : « Vous n’achetez pas deux minutes mais cinquante ans de pratique ». J’aime la simplicité de cette histoire qui explique qu’acheter une œuvre d’art, c’est aussi acheter son auteur avec son parcours (…) Voici venue l’évaluation concrète -du temps dilaté- que représente la réalisation d’un tableau chez moi avec, pour commencer, -un temps de gestation- de 7 à 10 jours entre l’idée, sa visualisation et sa mise en œuvre concrète. Puis -un temps d’exécution- de 3 à 5 jours dans l’idéal depuis l’esquisse initiale à la signature finale. Pendant ces 3 à 5 jours, les « avancées » se réalisent par approches successives d’une heure trente environ à raison de 2 à 4 interventions par jour entre 8 et 21h. Un tableau dont l’exécution dure plus de 5 jours a toutes les chances de finir… à la poubelle ! Une fin fréquente malheureusement qui se produit à peu près 1 fois sur 3 à 4. C’est nul évidemment et personne n’en saura jamais rien; jardin secret ! »
« Mais le temps suspendu est encore plus complexe que cela car mes tableaux murissent la nuit. En effet, découragé en fin de journée, je suis souvent surpris de les retrouver le lendemain matin d’un œil neuf, plus optimiste. Le problème insoluble de la veille a trouvé une solution. Comme si un double bienveillant travaillait à mon insu. Alors remerciements aux étoiles et au langage des oiseaux : l'âme-agit. Enfin, lorsque la toile est terminée, signée, encadrée, le temps dilaté se poursuit encore : car la toile reste à l’atelier, présente dans mon champ visuel pour continuer à apprendre d’elle. A apprendre d’elle pour réaliser … la toile suivante. »
7) Recherche & Citations:
« Peindre met de l’ordre dans mon chaos. Ainsi, j'avance dans l’inconnu par séries d’essais, erreurs, corrections-réactions.
Nouveaux essais, nouvelles erreurs, nouvelles corrections-réactions. Se renouveler en art est une expression qui m’agace, presque un abus de langage. Je rechercherai plutôt le contraire, à savoir, faire et refaire toujours le même tableau, plus vaste, plus précis, plus mur. L’originalité ne saurait provenir d’une recherche de l’originalité mais d’une conquête de soi-même. Toile après toile, semestre après semestre. En fait, j’appréhende de peindre. Vais-je y arriver ? Comme si quelque chose de grave se jouait, comme si j'entrais sur scène face à un public impitoyable : moi-même ! Ma gravure « Regard de Bouddha » créée il y a 20 ans fût mon best-seller. Pourquoi ? Je crois que cette oeuvre remplissait une fonction non pas décorative mais contemplative, une sorte de crucifix new-look. Un objet-miroir en somme, à fixer au mur pour agir au quotidien. Puissent mes tableaux actuels s’affirmer comme des « regards de Bouddha ». De la beauté-bonté-utilité pour spiritualiser l’espace entre interrupteurs et tuyaux de chauffage central. Amen. »
« 3 citations encouragent mes élans créatifs: -Jean Cocteau: Il n’y a pas d’inspiration en art mais de l’expiration !
Traduction: l’œuvre préexiste en l’artiste; son travail est de la sortir. Point. -Rainer Maria Rilke: Une œuvre d’art est bonne lorsqu’elle nait d’une nécessité. C’est la nature de son origine qui la juge. Traduction: merci aux drâmes existentiels d’avant ma naissance (…). Point. -Carl Gustav Jung: Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux mais en plongeant dans son obscurité. Traduction: mes ombres, je les ai longuement cherchées et péniblement trouvées. Mais on va rester ici -à la porte- de mon jardin secret. »
8) Difficultés & Facilités:
« En tant qu’artiste, ce qui m’est difficile c’est le maintien d’un certain équilibre de vie. C’est à dire gérer l'argent, les autres ET le smartphone; ce drôle d’instrument qui concentre -le monde entier- dans votre poche. La menace à mon évolution est là: une incontournable matérialité parfois bête et méchante. Ne croyez pas que l’art abstrait vous place hors sol ; bien au contraire ! Pour entrer en résonnance avec vos semblables, vous devez être bien enraciné, pleinement ancré dans le réel. Ainsi le matériel est spirituel et les questions géopolitiques m’interpellent. Alors fatalement, je peux me retrouver -coincé- entre un trop plein d’informations -vraies ou fausses- qui m’assomme et un manque d’informations authentiques qui m'insécurise.
Et de rappeler l’adage bouddhiste: l’ignorance est la cause de tous les maux de l'humanité ! Alors … stop ou encore ? »
« En contrepoint, j’ai de véritables facilités à créer: ma formation en 5 ans de graphiste-concepteur (dont dessin académique, typographie ou croquis de nus) me permet de mettre en forme à peu près n’importe quoi. Ca vient tout seul comme une langue maternelle qui ne cherche pas son vocabulaire. Autant, je suis aveugle des oreilles, autant j’écoute avec les yeux. On ne fait pas de l’art abstrait parce qu’on ne sait pas faire de l’art figuratif. Mais parce qu’on en est capable au contraire et que l’abstraction en vient plus tard à vous ressembler d’avantage. Comprenez également que la fameuse -inspiration- est le dernier des mes soucis. Tous les jours, des idées de tableaux se présentent : dans ma palette par exemple où une juxtaposition de couleurs m’offre un émerveillement inédit. A reproduire. Ou encore au volant de ma voiture où le gris-beige du bitume présente soudainement un chef d’œuvre pour une future composition. A mémoriser et à reproduire."
9) Sain & Sauf:
« Le film documentaire MATRIX nous est présenté comme une fiction. Nous y voilà: je n’arrive plus à rentrer dans le narratif des médias ; cela ne fonctionne plus. Ainsi, je vis avec l’assassinat de Kennedy, l’alunissage d’Apollo 11, les tours du 11 septembre, la première dame de France ou le vaccin sûr et efficace (…) Pédocriminalité et satanisme bien présent (…) Avez-vous déjà entendu une fausse note en musique ? Si oui, reconnaissez qu’il ne s’agit pas alors d’un -point de vue- ou d’un –jugement-. Non, c’est beaucoup plus simple : ça fait mal aux oreilles ! Et le corps ne ment pas. Point. On dit que l’être humain agit soit pas amour soit par peur et qu’il n’existe pas de troisième motivation possible. L’art ne peut pas être de la peur ; l’art ne se produit pas dans la peur. Tout simplement parce que l’art, c’est de l’Amour. Dès lors, comment ne pas se laisser abattre par cette matrice de mensonges manipulatoires, comment relever la tête et se tenir droit, sain et sauf, -artiste- ? »
« C’est le moment de vous parler de ma spécificité neuronale : L'important en société n'est pas d'être vrai mais d'être correct. Etre autiste, c’est à dire câblé en 110 volts dans un monde qui fonctionne en 220 est intrinsèquement une faute de goût, une place déplacée, une incorrection. En termes imagés ; notre société fonctionne comme un psy qui, continuellement, reproche au sourd … de ne pas l’écouter (…) Pourtant, les Pokémons, l’ordinateur ou l’équation E=MC2 sont des inventions d’autistes bien utiles. Pour prévenir les malentendus interpersonnels, je confesse ici ma misère : les règles du jeu de la vie sur terre, quelque part, j’y comprends rien! La colère et l’émotion monte ici. Alors en conclusion, écoutons ce que disait Charlie Chaplin en fin de carrière: -Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrivait contribuait parfaitement à ma croissance personnelle. »
10) Présence & Silence:
« En art aussi, on est tous clairvoyants sur les autres et ignorant sur soi-même. Ce n’est pas par hasard que les artistes font appel à des agents. Les considérations de la création sont tellement contraires à celle de la vente, que pour joindre les deux bouts, une interface est souhaitable. Travailler avec un vrai galeriste me plairait. Ce doit être formidable d’être soutenu
par un bon professionnel de la vente qui accomplisse tout un travail de conseil et de promotion. Ainsi, je rêve d’une sorte de coach pour formater ma production, orienter mon image et ma commercialisation. Articuler savoir-faire et faire-savoir pour prendre place. Une présence de surfeur qui -attrape la vague- et -prend le marché- comme homme prend femme ». Par ailleurs, pour prendre possession de mes rêves et de mes observations, je les écris.
« C’est le moment de parler de mon ami Mark Rothko. Le mot -ami- est un peu familier lorsqu’il s’agit d’un Maître mais il se trouve que je pense autant à ses toiles qu’aux photos de lui dans son atelier avec sa clope et son escabeau. Comme une présence surnaturelle, une mémoire inqualifiable, fusionnelle, éternelle, universelle. Mark, je suis passé te voir à Paris, NOEL 2023, dans le bois de Boulogne. Drôle d’endroit pour une rencontre … J’ai LU les livres sur ton œuvre mais ils ne me parlent pas. Et pour cause moi aussi, je ne sais pas quoi dire sur toi. J’ai pas de mots ; y’en a pas.
Alors c’est le moment de se taire ; voilà ; je propose ici de faire une minute de silence ».